Un défi cycliste qui permet aux gens de se dépasser tout en amassant des fonds pour une association. Rouler sur le Tabou, c’est ça et bien plus ! Dès le départ, Frédérick Besner, le fondateur de l’événement, cherchait à sortir de sa zone de confort en s’imposant un défi personnel pour l’été à venir. Voulant s’assurer que la motivation reste optimale, il fait les démarches pour se lier à une cause. Ayant fait partie d’une équipe d’entraide à son école secondaire, Frederick a eu droit à des formations pour le sensibiliser aux techniques d’écoute et de repérage des signes de détresse psychologique.
Marqué et touché par ces sujets, cela a été naturel pour lui de s’orienter vers l’Association Québécoise de la Prévention du Suicide (AQPS) comme inspiration pour l’événement. La distance entre la métropole et la capitale nationale prenait une symbolique encore plus importante puisqu’elle rejoignait les deux plus grands bassins de population de la province. C’est à quatre cyclistes qu’en juin de la même année ils ont parcouru la distance pour la première fois.
Rouler sur le Tabou et 285 km
Durant 285 km, les cyclistes sont rarement seuls, des amis et de la famille s’occupent de faire la route à leurs côtés pour les ravitailler au besoin. C’est de cette façon que Nicolas Dickey s’implique pour la première fois. Il a la piqure. Cette journée et sa contribution le touchent droit au cœur. Un de ses amis proche s’est enlevé la vie, c’est là qu’on se demande ce qu’on a manqué, ce qu’on n’a pas vu. Est-ce qu’un moment ou le temps d’une conversation plus profonde aurait pu faire la différence ?
Parfois, les gens ne parlent pas de ce qu’ils ressentent par peur d’inquiéter leur entourage. Parfois, les gens trouvent une personne avec qui ils sont à l’aise de parler, mais cette personne n’est pas outillée pour les écouter ou pour intervenir de la bonne façon. C’est pour cette raison que l’AQPS existe. Ce n’est pas seulement pour les gens dans le besoin qu’elle est présente, mais pour sensibiliser et fournir les bons moyens pour aider.
C’est dans cet ordre d’idées que Sébastien Dupuis se joint à l’équipe. Il cherchait à s’impliquer auprès de groupes déjà engagés dans la prévention du suicide, mais il était difficile pour lui d’offrir une présence constante par contrainte d’horaire et de situation géographique. Il entend parler de l’événement par David, un autre cycliste déjà impliqué, et la combinaison ne peut être plus parfaite. En fait, c’est le père de Sébastien qui l’a initié au vélo et c’est lors des fins de semaine passées à voyager pour des compétitions de BMX qu’il compose ses plus beaux souvenirs avec lui. À la suite du décès de celui-ci, c’est encore une fois rouler, sur la route cette fois, qui le rapproche de son père. Le vélo lui permettait de s’échapper, de « vivre ses émotions à son propre rythme » et de faire le vide un peu. « En vélo, c’est permis de pleurer, on porte des lunettes et il n’y a personne pour nous voir ». Le vélo faisait du bien.
Parler, sensibiliser et « détaboutiser »
Que ce soit sur la route, entre amis, auprès d’un organisme ou sur les différentes plateformes de médias sociaux, il faut en parler. Il faut « détaboutiser » les problèmes de santé mentale comme dirait Sabrina qui fait partie de l’équipe Oberson. Rouler sur le tabou est là pour sensibiliser et amasser des fonds à travers des outils marketing ou des commanditaires tel qu’Oberson. Les fonds amassés sont versés à l’AQPS qui les utilise pour financer des campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux et dans les endroits publics. Elle a même développé une plateforme d’aide par messagerie texte. Une plus grande visibilité rend les ressources plus accessibles. L’association a aussi pour mandat d’aider à référer vers les ressources et centrales d’aide de chaque région.
Comme à chaque année, Oberson monte une équipe au sein de ses employés afin de participer à l’événement et rouler tous ensemble pour la cause. En 2021, comme à l’habitude, l’événement s’est terminé sous le signe de la fierté et de la réussite. Plus de 25 000$ ont été amassés par les deux équipes participantes et les accompagnateurs.
Merci à Frédérick pour l’organisation générale de l’événement, merci à Nicolas pour ses idées créatives et ses habiletés de réseautage, merci à Catherine pour son implication marketing, merci à Alexandra Oberson pour son investissement personnel dans l’événement, merci à Chez Cheval pour la nourriture, merci à nos accompagnateurs pour leur soutien infini, à nos cyclistes pour leurs efforts soutenus tout au long de la journée et merci aux donateurs. Sans tout ce beau monde, nous n’aurions pas le succès que nous avons eu !