Doux lundi matin de février. La neige tombe au pied des pentes du Mont-Édouard. La station est calme. Seuls les employés, les guides et quelques chanceux qui ont pu réserver des refuges dans le secteur haute route sont au rendez-vous au chalet principal.
Le Mont-Édouard, c’est une belle histoire! Née en 1989, la station de l’Anse-St-Jean dans la magnifique région du Saguenay-Lac St-Jean, est reconnue pour la quantité – en moyenne sept mètres – et la qualité de la neige qui y tombe annuellement. La station se démarque non seulement par son enneigement mais aussi par son histoire qui la place au cœur de la communauté. Le Mont-Édouard appartient d’ailleurs à l’accueillante municipalité.
L’arrière-pays du Mont Édouard
Le dynamisme de la station a propulsé le développement du secteur haute route par un projet pilote en 2014. Depuis, il compte six sommets, dont quatre avec refuges aménagés, sur une superficie de 65,5 hectares. Guidée avec l’un des guides certifiés de la station ou en autonomie, l’exploration de cette partie de la montagne vaut vraiment le coup. La nature sauvage, les sommets environnants et la vue sur le Fjord sont à couper le souffle.
L’aménagement et la patrouille en place rendent l’expérience vraiment sécuritaire. D’ailleurs il est le plus important domaine de ski haute route balisé, patrouillé et aménagé au Québec. Et ça vaut le coup de réserver un des refuges pour y passer quelques jours! Être aux premières loges d’un des secteurs – du Gardien, de la Vallée des Géants, de la Grive ou du Grand Pic – pour y faire une descente tôt le matin est un grand privilège. No friends on a powder day! De plus, le service de transport de bagage permet d’y passer quelques jours et de pouvoir se cuisiner de beaux festins. Petit conseil: il faut réserver tôt, car les disponibilités s’envolent très rapidement, dès l’automne.
Les conditions? Dans les plus belles au Québec, assurément. La qualité de la neige combinée au dénivelé, aux sauts naturels qui se forment dans les descentes et aux arbres qui les parsèment font du secteur haute route du Mont-Édouard un excellent endroit pour vivre une vraie bonne expérience de hors-piste. Le Mont-Édouard est un excellent terrain de jeu avant de s’attaquer à des montagnes comme celles de la Gaspésie par exemple. Côté sentiers d’ascension, 11 kilomètres de skin track sont tracés et balisés afin de naviguer facilement à travers la vallée et ces six sommets.
Parcourir les sommets
Le premier secteur rencontré est le Sacré-Cœur. Adjacent à la station, il suffit d’une trentaine de minutes pour accéder au sommet et pouvoir débuter la descente. Il est donc le secteur idéal pour une initiation au haute route. Situé à 45 minutes du Sacré-Cœur, le secteur de la Vallée des Géants est également accessible pour une journée et la piste y est large avec quelques îlots boisés. Avec les deux derniers développements, le Hibou et le Gardien, le secteur haute route possède maintenant une boucle qui permet d’avoir plus d’options pour une sortie d’une journée.
Tout au sud du secteur se trouvent la Grive et le Grand Pic. Plus éloignées de la station, ces deux descentes valent le détour! Leur dénivelé de 301 et 402 mètres sauront combler les amateurs d’adrénaline. Étant donné la distance à parcourir, il est primordial de prévoir un itinéraire selon le niveau d’expérience et la condition physique. De plus, certains secteurs ferment très tôt en après-midi pour les skieurs journaliers. Il est recommandé de s’informer auprès du comptoir de la Haute Route afin de bien préparer l’aventure.
Le secteur Haute Route du Mont-Édouard vaut vraiment le déplacement. L’expérience globale est l’une des plus belles au Québec. Tout semble avoir été aménagé pour démocratiser le ski haute route dans l’est. Le secteur développé par la station est une infime partie de l’immense territoire qui les entoure. Le Mont-Édouard, c’est le bonheur, pur et simple.