Il n’y a pas beaucoup de choses qui peuvent freiner un gravel bike. C’est un type de vélo qui roule à merveille sur l’asphalte, la poussière de roche et la terre battue et qui se défend honorablement sur plusieurs sentiers, comme les single tracks de vélo de montagne. J’aime utiliser le terme vélo d’aventure, et c’est précisément ce qui nous attend lors de cette sortie !
Le rendez-vous se fait dans un petit stationnement en terre battue en marge d’un village des Cantons-de-l'Est. C’est un dimanche matin du mois de mai. Le ciel est gris et il fait froid. Pas nécessairement la journée printanière à laquelle on s’attend. Qu’à cela ne tienne, la montée qui s’en vient va certainement nous réchauffer !
Dès le départ, les chemins de terre se déploient sous nos roues. Tout ce qu’on entend est le son des pneus qui nous tractent à travers les premières bornes d’une aventure qui en comptera tout au plus une quarantaine. On file entre les champs où pâturent généralement des vaches Highland. Tour à tour, on dépasse des ranchs et des maisons magnifiques, ainsi que des boisés dans lesquels commencent à poindre le vert tendre des nouvelles feuilles.
L'effort commence
C’est après seulement six kilomètres que l’effort commence avec une première montée qui fait pomper le sang. Des passages à 16 % nous obligent à pédaler en danseuse. Il fait chaud et il fait froid en même temps. Vous savez ces moments de l’année où l’on ne sait plus comment se vêtir!
Plus haut sur le flanc de la montagne, le chemin carrossable fait place à une petite piste de terre qui continue de grimper. Éparpillés dans ce sentier large de quelques mètres, les roches, les racines et les sillons dans le sol nous mettent au défi et nous obligent à grimper avec précaution. Il reste encore plus de 200 mètres à cette ascension et le plus ardu reste devant nous.
Le plafond nuageux est bas et la brume nous enveloppe rapidement à travers notre ascension. Suivant les courbes de la montagne, le sentier s’élargit et se resserre, nous transporte au milieu d’une magnifique érablière. Les arbres ont du caractère. Leurs branches encore nues nous présentent leur tronc noueux et la mousse qui les enveloppe.
Nous roulons sur un minuscule sentier dont le sol terreux est doux sous nos roues. Le sommet est tout près ! Un dernier mur nous oblige à débarquer de nos vélos et à les mettre sur nos épaules. Les roches sont mouillées et glissantes, mais les arbres nous aident à nous hisser jusqu’en haut. La vue à 360 degrés sur les montagnes environnantes vaut amplement cet ultime effort ! Le soleil commence à percer les nuages juste à temps pour nous accompagner durant notre descente sur un autre versant de la montagne.