On est un mardi matin de la fin du mois de juin. Au-dessus de nos têtes, le ciel est gris, mais la pluie ne tombe pas encore. Marie-Pier et moi venons tout juste d'arriver à l’un des stationnements du parc de la Gatineau. Une barrière nous empêche d’aller plus loin en voiture. Tant mieux ! On est ici pour faire du vélo.
En 2021, le parc a implanté un projet pilote restreignant fortement la circulation automobile sur une grande partie de ses promenades. En langage cycliste, ça veut dire : « À qui la rue ? À nous la rue ! » On peut donc rouler en toute sécurité sur quelques 27 km de route asphaltée !
Après s’être réchauffés les jambes sur le bord de la rivière des Outaouais qui coule à proximité, on remonte tranquillement la promenade de la Gatineau. Le ruban de bitume qui nous transporte au milieu de la forêt est lisse et ondule doucement, suivant les courbes de la topographie du terrain. Le calme règne. Les seuls bruits entendus sont ceux de l’effort ou des autres cyclistes qui descendent les douces pentes de la route.
Rouler en pleine nature
Malgré la proximité de la ville, on se sent entrer en pleine nature. Un ours traverse paisiblement la route devant nous. Alors qu'on est surpris de cette vision, lui n’est visiblement pas le moindre du monde inquiété de notre présence. On est chez lui après tout.
Notre trajet bifurque légèrement en dehors du parc. On fait une pause dans le coin de Old Chelsea, où plusieurs cafés et bistros ont pignon sur rue. Sur la terrasse du Biscotti & Cie, on avale un sandwich accompagné d’un café avant de s’attaquer à la dernière portion de notre journée.
Une sortie à vélo dans le parc de la Gatineau n’est pas complète sans une visite du belvédère Champlain! C’est par la promenade du Lac-Fortune qu’on refait notre entrée dans le parc. Sans être très exigeante, l’ascension, d’environ 6 km qui nous mènera d’abord aux belvédères Huron et Étienne-Brûlé, sera la plus constante de notre boucle.
Dès notre départ de Chelsea, la pluie nous rattrape. On la laisse s’installer dans notre petit groupe ; elle n’est pas bien méchante et saura rafraîchir notre effort. Les inclinaisons de la pente nous forcent à pédaler en danseuse. Les pneus de nos vélos envoient des jets d’eau dans l’air et mouillent nos dos et nos jambes. On enchaîne les virages qui nous mènent à la promenade Champlain. Heureusement, la pluie diminue et s’arrête complètement juste avant qu’on arrive au belvédère.
Un moment de quiétude
Debout près du muret de pierres, nos regards s’étirent vers l’ouest. Ils dévalent les dernières fortifications des collines de l’Outaouais, se répandent sur les basses terres arables pour finalement plonger dans le courant de la rivière. L’horizon est encore bleu de pluie et des petits nuages de brume s’accrochent toujours sur les pentes environnantes. Nous sommes seuls à profiter de ce moment de quiétude.
Même si l’asphalte est humide, la descente se fait sans problème. Les douces courbes de la route ne sollicitent que légèrement nos freins. Par moment, le soleil parvient même à percer le couvert nuageux. Alors qu’on parcourt nos derniers kilomètres, j’ai déjà hâte de revenir. La prochaine visite sera probablement avec mon gravel bike. Le réseau de sentiers semble immense et magnifique!